SantĂ© et sĂ©curitĂ© au travail : on rĂ©duit la portĂ©e de la dĂ©fense d’erreur de droit provoquĂ©e par une personne en autoritĂ©

Il arrive souvent que des compagnies accusĂ©es d’infractions en matiere de santĂ© et sĂ©curitĂ© ou d’autres infractions rĂ©glementaires invoquent comme dĂ©fense l’avis donnĂ© par une personne en autoritĂ©. Cet argument, la dĂ©fense d’erreur de droit provoquĂ©e par une personne en autoritĂ©, est une forme de dĂ©fense tres utilisĂ©e par les compagnies qui traitent frĂ©quemment avec des inspecteurs ou des autoritĂ©s chargĂ©es d’émettre des permis. L’argument se rĂ©sume ainsi : si les autoritĂ©s approuvent d’une action ou d’une pratique qui s’avere par la suite etre illĂ©gale, ou du moins ne s’y opposent pas, la compagnie ne devrait pas etre poursuivie pour cette « erreur provoquĂ©e par une personne en autoritĂ© Â».

Les employeurs accusĂ©s d’infractions a la Loi sur la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail ont intĂ©ret a prendre connaissance d’un rĂ©cent jugement de la Cour d’appel de l’Ontario qui pourrait restreindre la dĂ©fense d’« erreur provoquĂ©e par une personne en autoritĂ© Â». Dans l’arret Maitland Valley Conservation Authority v. Cranbrook Swine (11 dĂ©cembre 2002), une exploitation porcine a pris diverses mesures rĂ©glementaires et a obtenu un permis de construction avant d’amĂ©nager un rĂ©servoir d’entreposage. Lorsqu’on a commencĂ© a construire le rĂ©servoir, toutefois, l’exploitation a Ă©tĂ© accusĂ©e d’avoir enfreint des lois sur l’environnement. La compagnie a rĂ©pondu que puisqu’elle s’était fiĂ©e aux conseils des autoritĂ©s avant de procĂ©der, elle ne devrait pas etre trouvĂ©e coupable d’avoir violĂ© la loi.

Le juge de paix et le tribunal de premiere instance ont donné raison a la compagnie, et ont interdit la poursuite pour le motif que les actions de l’exploitation constituaient l’exemple classique de l’erreur provoquée par une personne en autorité. Toutefois, la Cour d’appel a cassé ce jugement et a conclu que la compagnie avait fort bien pu agir de mauvaise foi lorsque, apres avoir obtenu le permis de construction, elle ne s’était pas assurée que la construction était conforme aux regles environnementales.

La leçon a retenir pour les employeurs est donc que l’accord ou le manque de critiques de l’inspecteur a l’égard d’une pratique ne signifie pas que la mĂ©thode a Ă©tĂ© « approuvĂ©e Â» par le ministere du Travail de façon a constituer une dĂ©fense en droit par la suite. L’employeur, le superviseur ou toute autre partie visĂ©e par la Loi sur la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail doit toujours s’assurer que la pratique est sĂ©curitaire et lĂ©gale, peu importe les conseils reçus de personnes en autoritĂ©.

Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Sylvie Guilbert au (613) 940-2743.

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